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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 21:04
La cote d’alerte dans les grandes villes

Avant-hier, la secrétaire d’Etat chargée de l’Environnement, Dalila Boudjemâa, a effectué, une visite de travail dans la wilaya d’Annaba pour inspecter ce secteur qui fait un peu trop parler de lui ces derniers temps, vu la grande pollution qui frappe quotidiennement cette jolie ville de l’est algérien.

Or, la secrétaire d’Etat a visité le complexe de production d’ammoniac et de fertilisants Fertial pour s’enquérir de l’état des machines de dépollution industrielles. Il faut savoir à ce sujet que la gestion des déchets à Annaba est réellement une problématique qu’il faut résoudre définitivement, cette wilaya qui vient de bénéficier d’un centre d’enfouissement technique d’une capacité de 400 000 m3 couvrant les quatre communes notamment Annaba, Sidi Amar, El Hadjar et El Bouni pour quatre décharges d’une capacité de 278 000 m3. Il est prévu un enfouissement des déchets avec une option de traitement thermique doté d’un système de traitement de gaz. Ainsi d’après les spécialistes en la matière près de 8 millions de tonnes de déchets solides dont 1,5 million provenant de l’industrie sont déversés annuellement et souvent de façon archaïque en Algérie. Pourtant le contrôle et l’élimination des déchets solides figurent dans le programme de l’Etat depuis la promulgation de la loi 2001. Mais le tri et le recyclage des déchets restent insuffisants alors qu’on assiste à une prolifération des décharges sauvages qui induisent des risques importants de pollution des nappes phréatiques et par ricochet, une atteinte à la santé publique. Décharges sauvages menacent l’environnement D’après l’enquête journalistique que nous avons effectuée sur la collecte des déchets à Annaba, il a été relevé que la décharge publique de Berka Zargua, qui notamment reçoit plusieurs milliers de tonnes de déchets ménagers en provenance de la wilaya et ses environs limitrophes, est d’ores et déjà saturée, tous les déchets ménagers de la ville qui sont quotidiennement collectés, sont acheminés vers cette ancienne décharge qui, notamment accueille des quantités d’ordures énormes provenant de nombreuses communes à savoir de Sidi Amar, El Hadjar, El Bouni, Annaba, Sidi Salem Hjar Eddis et autres localités avoisinantes. Soit plus de 80 000 tonnes d’amas de détritus avaient été dénombrés durant les derniers mois et jetés par une population estimée à plus de 350 000 habitants vivants sur la côte de la ville bônoise. C’est en effet, 267 tonnes de déchets par an et par résident qui sont jetées dans la nature. Une quantité qui dépasse les 52 000 tonnes de déchets domestiques avaient été enlevées pour un coût de 3 500 dinars par tonne qui représente ainsi le montant de la collecte et du transport vers la décharge publique de Berka Zargua, située près de la localité de Hadjar Eddis à Annaba, nous explique-t-on de source municipale. Certainement malgré les grands efforts fournis par les collecteurs d’ordures qui travaillent jour et nuit, la majorité des quartiers intra-muros de la wilaya restent de plus en plus sales offrant un paysage angoissant de la banlieue. La pollution urbaine demeure vraiment une menace permanente pour l’environnement particulièrement au niveau des grandes agglomérations qui se caractérisent par un énorme déséquilibre dans la répartition des habitants. Or, l’élimination des ordures en zone urbanisée est un problème complexe et aujourd’hui les ordures se ramassent à la tonne pour lesquels d’importants moyens humains et matériels sont déployés pour l’élimination des ordures ménagères. Les déchets mis en décharge sont de nature variée. A titre d’exemple, plastiques, papiers, cartons, métalliques, verres, textiles, matières organiques produits toxiques et autres types. Outre la pollution esthétique, les déchets solides constituent une source de pollution de l’environnement en raison des produits organiques polluants qu’ils dégagent dont certains contiennent des substances chimiques toxiques. Il existe plusieurs modes d’élimination des déchets managers, la mise en décharge traditionnelle, l’incinération, la valorisation de matière à travers le compostage ou le recyclage. Les risques de chacun d’eux ne sont pas toujours similaires et le recyclage de certains déchets permet de réduire l’extraction de matières premières. A titre illustratif, l’acier recyclé permet d’économiser du minerai de fer, chaque tonne de plastique recyclée permet d’économiser 700 kg de pétrole brut. Le recyclage de 1 kg d’aluminium peut économiser environ 8 kg de bauxite, 4 kg de produits chimiques et 14 kilowatt/heure d’électricité. Chaque tonne de carton recyclé fait économiser 2,5 tonnes de bois. Les principaux matériaux recyclables sont les matières plastiques, l’aluminium, l’acier, le verre, le papier et le carton. Des objets composés d’un seul matériau, comme les bouteilles de verre ou le plastique peuvent être facilement recyclés. Le recyclage des déchets présente un double avantage, il permet d’abord d’économiser de la matière première et préserver les ressources naturelles, comme aussi il permet de réduire le volume et le poids des déchets à mettre en décharge pour limiter les risques de pollution de l’air et des sols. Le recyclage constitue une parfaite solution de la situation déplorable de nos poubelles où la part recyclable de nos déchets est évaluée à 385 000 tonnes par an, 130 000 tonnes de plastique, 100 000 tonnes de métaux, 50 000 tonnes de verre, 95 000 tonnes de matières diverses pour un potentiel de 760 000 tonnes à recycler à l’échelle nationale. Dans ce volet, il faut souligner que les communes les plus sales du chef-lieu de la wilaya sont Berrahal, Annaba ville, El Hadjat, Sidi amar, El Bouni, Sidi Sallem. En effet, l’état de ces lieux reste déplorable puisque les déchets ménagers sont jetés partout dans la totalité des rues, les caves d’immeubles, les paliers ainsi que les cages d’ascenseur. Certes, les poubelles publiques sont inexistantes dans plusieurs quartiers et cités de la wilaya. Par ailleurs, beaucoup de marchands de fruits et légumes ambulants qui ont envahi quelques ruelles de la ville sont responsables de cet état de fait désolant, ils laissent toujours derrière eux des produits avariés jetés par terre causant ainsi des désagréments, odeurs nauséabondes et des maladies transmissibles et empestant carrément l’environnement : «Les marchands clandestins nous rendent la tâche très difficile à chaque fois qu’ils jettent des tonnes de marchandises pourries !», nous ont déclaré des agents de ramassage des services communaux. La municipalité pointe un doigt accusateur vers les citoyens accusés ouvertement de manque de civisme. A ce sujet, il faut savoir que les enfants qui se sont spécialisés dans le ramassage des objets recyclables cèdent le plastique ramassé à 5 DA le kilo, le fer à 10 DA alors que l’aluminium et le cuivre qui est d’ores et déjà trop recherché par les trafiquants varient entre 400 et 450 DA le kilo. L’aluminium et le cuivre qui sont des produits chers et trop recherchés dans la majorité des cas clandestinement aux barons de l’acier. Selon les services de sécurité, la rentabilité des produits recyclables avait entraîné de nombreux vols ces dernières années et presque quotidiens notamment les fils électriques et téléphoniques causant ainsi de grandes pertes à Sonelgaz et à Algérie Télécom et des désagréments aux clients et autres abonnés. Des chiffres officiels font état de 3 000 décharges sauvages recouvrant 150 000 hectares à travers le pays. Certaines décharges sont arrivées à saturation dans sept wilayas comme celles d’Annaba et d’El Taref qui nécessitent une réhabilitation. En outre, vingt centres d’enfouissement sur le territoire national avaient été aménagés mais seul celui d’Oued Fayet est mis en service. D’après certaines informations, le coût de la collecte et du transport des déchets vers la décharge publique est estimé à 4000 DA, soit un total annuel de l’ordre de 352 millions de dinars. Le civisme inexistant dans nos villes Certainement manquer de civisme, c’est faire preuve d’agression envers autrui. Des experts en la matière, interrogés sur le sujet soulignent que chaque citoyen peut fabriquer en moyenne plus de 1,5 kg d’ordures par jour. De ce fait, la rue représente pour les habitants, l’unique dépotoir des déchets et par manque de civisme, des milliers de résidents continuent de jeter volontairement leurs sacs de déchets par les balcons, il faut ajouter à cela que le plus grave des ordures ménagères sont les médicaments qui forment des ordures spéciales à cause de leur contenance en substances chimiques. La pollution par les eaux aussi de son côté, pose un désastre sur la santé puisque une partie des eaux usées continue à être déversée dans les cours d’eau et oueds, ce qui représente un danger permanent pour la qualité des ressources hydriques constituant ainsi une source de propagation des maladies à transmission hydrique provenant de la consommation des produits agricoles irrigués par des eaux usées et polluées. Ajoutons à cela, les décharges des hôpitaux et les rejets des cabinets dentaires qui notamment génèrent des tonnes de déchets spéciaux ou médicaux jetés dans la nature, nous précise-t-on. Malgré toutes les vastes précautions, il a été signalé un peu partout l’existence de plusieurs sacs contenant des déchets médicaux abandonnés sur le site de Seybouse. Face à cet état de fait, les services de l’inspection doivent agir sévèrement et vite pour remédier à cette critique situation qui ne cesse de prendre de l’ampleur et détruire la nature, la santé humaine, la vie propre et l’environnement. Les substances organiques et les détergents rejetés par les égouts génèrent également une pollution très dangereuse. Dans cette vision, il est tout à fait objectif de noter que les maladies transmissibles par les rats sont la dysenterie, typhoïde, la peste et celles par les mouches et les cafards sont le choléra, dermatoses, trachome. Il convient enfin de dire à ce sujet que le rôle primordial des citadins autrement dit de la population citadine est de maintenir la propreté des lieux et des quartiers où ils vivent. Hélas, les mauvaises habitudes restent inchangeables.

 

PAR OKI FAOUZI

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