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28 mars 2016 1 28 /03 /mars /2016 23:50
LES SOUKS

Une profession de survie pour des centaines de jeunes désœuvrés

Les nouveaux espaces de commerce notamment les souks et marchés populaires du chef-lieu de la wilaya d’Annaba sont actuellement en train de s’élargir tout en tirant la sonnette d’alarme, défigurant le vrai visage de la ville qui, avant, était la belle coquette de l’est du pays.

Selon toute vraisemblance, il faut réellement voir pour y croire au niveau de ces espaces perdus là où une bonne partie de la population classée pauvre majoritairement arrive en tout état de cause à trouver ses comptes particulièrement à la recherche d’un exotisme local et à des prix cléments. Quoi qu’il en soit l’émergence de ces nouveaux espaces de commerce est en train selon toute évidence de s’élargir en prenant des proportions choquantes et dénaturant ainsi le paysage de la ville.
En effet, les souks Edlala les plus fréquentés et les plus connus par la population annabie sont ceux de la place d’Armes et d’El Hattab connus sous l’appellation d’El Marssis qui ouvrent quotidiennement à partir de 07 heures du matin pour fermer à 18 heures. Dans ce cadre, l’on constate que bon nombre de gens venant des quatre coins de la wilaya se réunissent dans ces endroits précis chaque jour pour faire le tour du souk sans se lasser dans le seul but de chercher une bonne affaire ou une bonne occasion à moitié prix et moins chère qu’ailleurs.

Or, ici tout se vend et cela oblige une certaine catégorie de personnes habituées à première vue à se faire un devoir d’y faire presque à chaque fois une tournée pour saisir une excellente affaire. Par ailleurs, sur un bout de toile de cirée ou carrément sur un morceau de journal, la marchandise est exposée. A titre d’exemple : de vieilles chaussures, des postes radios d’un autre âge, de vieux lustres, des pièces de rechange indescriptibles et plusieurs autres objets sont étalés également sur le sol.
A ce sujet, il faut relever qu’aussi la clientèle à première vue semble sûre de ce qu’elle cherche applique ainsi ses méthodes d’approche farfouillant et auscultant de près la marchandise existante. Une fois, ce rituel achevé elle se demande alors le prix de telle ou telle chose étalée ou portée dans les mains du vendeur : «Ya khouya, lance-t-on des fois on veut surtout savoir l’origine de l’objet ! ce que cet objet tu l’as acheté et d’où vient –il ?» Diverses questions qu’on se pose au peu partout dans ses souks où des personnes victimes de cambriolages entament leurs premières investigations pour trouver parfois leurs objets dérobés parmi la marchandise à vendre.

Quelques revendeurs interrogés sur leur présence nous ont fait savoir qu’ils viennent particulièrement à ses endroits pour tomber sur des occasions moins coûteuses : «Nous, nous sommes spécialisés dans la vente des vieux meubles, il vaut mieux acheter ici une table d’occasion à 1 700 DA que d’aller la chercher ailleurs pour le triple de son prix !» Il faut ajouter à cela que marché aux puces représente un vrai pôle d’affaires privilégiées.
Et les commerces d’objets d’utilité comme l’électroménager; les vieux ordinateurs, les machines à écrire ou à coudre. On peut facilement se procurer chez de jeunes gens une vieille chemise de marque pour moins de 300 DA, le tout est de savoir surtout choisir et marchander. Devant cet état de fait qui est plus critique puisque le maître mot c’est la crise et la misère dans lesquelles vit une bonne partie de la population annabie. Les nécessiteux sont poussés à s’habiller voire se couvrir la peau de vieux vêtements les moins chers que possible.

Il convient d’indiquer que ces lieux sont fréquentés par des pickpockets qui n’hésiteront pas à passer à l’action. Pas de gens soupçonnant des objets proposés comme les appareils d’électroménagers, modulateurs etc. A noter en définitive que ces souks Edlala sont formés majoritairement de jeunes et moins jeunes qui s’investissent dans ce commerce où chacun peut vendre ce qui lui tombe sous la main pour gagner quelques sous ou dinars pour survivre. Les deux tiers des consommateurs algériens achètent au niveau des marchés informels.
Les bas prix des produits proposés constitués essentiellement de produits importés (autour de 80 %), sont le véritable facteur de la réussite de ces espaces dont le nombre global a atteint 1 500 marchés à l’échelle nationale. Ce phénomène génère beaucoup de transactions au détriment du Trésor public. D’après nos estimations, l’Etat a perdu en 2009, plus de 250 milliards de DA en matière de recouvrement d’impôts.

Le ministère du Commerce évalue ce chiffre à 55 milliards de DA. La Direction régionale du commerce (DRC) qui couvre, outre la wilaya de domiciliation, les wilayas de Khenchela, Souk Ahras, Oum El Bouaghi, Tébessa, Skikda, El Tarf, Guelma et Annaba avaient enregistré sept milliards de dinars en ventes et achats de marchandises sans facture. Soulignons enfin qu’il faut éviter de provoquer ces jeunes qui sont dans l’informel.
Il faut réfléchir plus à trouver des solutions qu’à les réprimer, il faut communiquer avec eux. Souvent lorsqu’on leur demande pourquoi ne pas créer une petite entreprise, ils ignorent comment ouvrir une activité commerciale, en raison d’un manque de communication.

Les pouvoirs publics dépensent certes beaucoup d’argent, mais ils communiquent très mal avec la société civile. A noter enfin que de l’autre côté d’El Hattab il existe le marché de la friperie qui est pris par une autre catégorie d’individus qui se sont spécialisés dans la vente de vêtements d’occasion, ce marché comme celui de la cité Plaine Ouest notamment le deuxième lieu de la friperie à Annaba étant inondé de fringues de toutes sortes : jeans, pantalons, vestes, robes, chaussures et autres articles proposés à une certaine catégorie de clients.

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